Salut à tous les passionnés de VE et de Tesla ! Aujourd'hui, on va parler d'une nouveauté qui fait pas mal de bruit, et qui pourrait bien changer nos habitudes de conduite... ou du moins, nous pousser à la réflexion.
Tesla a discrètement activé une fonction dont on parlait depuis un moment : la possibilité d'utiliser son téléphone au volant avec le FSD.
Enfin, dans certaines conditions de circulation, s'entend !

Elon Musk lui-même l'a confirmé : la dernière version du FSD, la v14.2.1, nous permet désormais de jeter un œil à nos smartphones « en fonction du contexte du trafic environnant ».
C'est un sacré virage par rapport à la surveillance stricte habituelle de Tesla, qui pouvait nous réprimander pour un simple coup d'œil un peu trop prolongé sur l'écran central.
Concrètement, le FSD v14.2.1 autorise l'envoi d'un court message texte dans certaines situations, sans déclencher l'alerte du système de surveillance du conducteur.
En assouplissant cette surveillance pour autoriser des moments où l'on peut détourner le regard, Tesla déploie, de fait, une forme d'autonomie de niveau 3.
Mais attention, il y a un piège majeur : contrairement à ses concurrents qui proposent des fonctions similaires sous des contraintes très strictes et surtout, en assumant la responsabilité, Tesla ne s'engage pas sur ce point.
Votre voiture vous offre cette liberté de distraction momentanée, mais vous conservez 100% des risques.
Pas si simple, n'est-ce pas ?
L'autonomie de Niveau 3 non certifiée : une zone grise
Quand on parle d'autonomie de Niveau 3, on pense tout de suite à des systèmes comme le Drive Pilot de Mercedes-Benz, certifié L3 sur certaines autoroutes californiennes.
Ce que décrit Elon – c'est-à-dire l'autorisation d'utiliser son téléphone dans des contextes spécifiques validés par le système – ressemble étrangement à ce que fait Mercedes.
Avec le Drive Pilot, quand il est actif (en dessous de 60 km/h dans les embouteillages, sans intempéries, avec un véhicule devant et sans travaux), Mercedes informe CLAIREMENT le conducteur qu'il peut regarder des vidéos ou envoyer des messages.
Et le plus important : la responsabilité incombe à Mercedes tant que le système est actif.
L'approche de Tesla avec le FSD v14.2.1 semble vouloir imiter ce comportement – spécifiquement dans les scénarios où le FSD se sent en confiance – mais sans la certification ni l'acceptation de la responsabilité.
Actuellement, il n'y a aucune approbation réglementaire pour une opération L3, et pas d'indicateurs clairs que la voiture est entièrement en contrôle, et surtout, aucune prise en charge de la responsabilité légale.
C'est là que le bât blesse !
De nouvelles icônes en préparation ?
En fouillant un peu dans le code source de Tesla, des petits malins ont découvert de nouvelles icônes d'attention requise.
Ces trois icônes symbolisent différents niveaux d'attention demandés au conducteur.
Même si elles ne sont pas encore visibles dans les dernières versions du FSD, on peut imaginer que Tesla prépare le terrain pour nous montrer à quel point le FSD est confiant dans une situation donnée, et ce qu'il attend de nous.
Une sorte de jauge de vigilance, peut-être ?
La réalité juridique, ça donne quoi ?
Quand Elon dit que ça dépend du contexte, c'est probablement un clin d'œil à la mosaïque de lois sur la conduite distraite qui existent.
Aux États-Unis, dans certains états comme la Floride ou le Texas, la loi permet l'utilisation d'appareils portables si le véhicule est à l'arrêt, par exemple à un feu rouge ou dans un embouteillage.
Tesla a d'ailleurs déjà assoupli la surveillance du conducteur lorsque la voiture est immobile, et ce, quelle que soit la législation locale.
Mais attention !
Dans d'autres états, même à l'arrêt, vous êtes considéré comme en train de conduire, rendant l'utilisation d'un appareil complètement illégale.
Et c'est là que le piège se referme pour nous, propriétaires.
Votre Tesla ne vous réprimandera peut-être pas si vous textez dans un embouteillage monstre à Los Angeles, vous laissant croire implicitement que tout va bien.
Mais si un agent de police vous voit, vous recevrez une amende, c'est garanti.
L'agent se fiche de la version de FSD que vous utilisez ; tout ce qui compte, c'est que vous tenez un téléphone en main, ce qui reste illégal dans bien des cas.
La prudence est de mise !
La vraie autonomie "yeux-libres"
Si Tesla souhaite vraiment nous offrir une expérience "yeux-libres" en toute sécurité, il faut qu'ils mettent en place un vrai filet de sécurité.
Et les directives sur l'autonomie (du niveau 1 au niveau 5) ont déjà une solution pour ça : la Manœuvre à Risque Minimum (Minimum Risk Maneuver).
Dans les systèmes L3 certifiés, si les conditions de conduite autonome ne sont plus réunies et que le conducteur est trop distrait pour reprendre le contrôle, le système ne se contente pas de vous avertir et de se désactiver.
Non !
Il va se garer en toute sécurité sur le côté, attendre que vous soyez de nouveau attentif, puis reprendre le contrôle en tant que système L2.
C'est ça, la vraie sécurité et la vraie prise de responsabilité !
Ne vous mettez pas en danger
Avec le FSD v14.2.1, on peut dire que Tesla met indirectement ses conducteurs en situation de risque.
En réduisant les rappels à l'ordre et la menace de "strikeout", ils nous incitent à moins nous concentrer sur la route.
Mais tant que Tesla n'aura pas formellement obtenu les certifications L3 et mis en place une vraie couverture de responsabilité, cette nouvelle liberté doit être abordée avec une extrême prudence.
C'est notre sécurité qui est en jeu !
N'oubliez pas que même Tesla ne fait pas rouler ses véhicules équipés du FSD sans un superviseur humain attentif, même dans des zones plus petites comme Austin.
C'est un signe qui ne trompe pas !
Selon les propres statistiques de Tesla, une Tesla conduite par un humain est impliquée dans une collision mineure ou majeure tous les 1 190 000 km (740 000 miles).
Le FSD a fait des progrès incroyables, il est meilleur que jamais, mais il n'est pas encore aussi sûr qu'un conducteur humain sans supervision.
Ce n'est pas parce que votre voiture peut faire un trajet de 2 heures sans intervention que cela signifie qu'elle est aussi capable qu'un être humain.
On pourrait être tenté de penser que le FSD est plus sûr qu'un humain après l'avoir vu rouler une année entière sans incident.
Cependant, les données de la NHSTA montrent qu'un conducteur moyen a un accident une fois tous les 18 ans (environ 368 000 km ou 229 000 miles).
La meilleure approche, pour l'instant, c'est d'utiliser le FSD de manière responsable. Il nous offre des capacités que nous n'avons pas, comme une vision panoramique constante, mais il exige toujours un conducteur attentif et prêt à reprendre le contrôle à tout moment.
Si vous avez besoin de consulter une notification ou d'envoyer un court message, faites-le, mais restez raisonnable.
Même si la voiture semble vous donner plus de liberté, vous pourriez vous mettre, vous et vos proches, en danger inutilement.
Votre Tesla vous autorise peut-être à texter, mais en cas d'accident ou si un policier vous arrête, ce n'est pas Tesla qui paiera l'amende.
Ce sera vous.
Réfléchissez-y à deux fois, mes amis !
[Source : Tesla Introduces Early Eyes-Off Feature; Allows to Text and Drive](https://www.notateslaapp.com/news/3383/tesla-introduces-early-eyes-off-feature-allows-to-text-and-drive)